ADÈLE ROYON
Interview par Nadine Doyelle.
Auteur des livres :
— L’alambic
— Un pas après l’autre.
Nadine : Adèle Royon, aujourd’hui, te voilà sous les feux des projecteurs. Es-tu prête à satisfaire la légitime curiosité de tes lectrices et lecteurs ?
Adèle Royon : Oui, bien sûr !
Nadine : Tout d’abord, à toi de te présenter d’une façon originale. Âge, passions, rêves, etc…
Adèle Royon : J’ai 64 ans et rêve de raconter des histoires depuis bien avant que je sache lire. Mais, entre ma carrière de professeure des écoles, mes quatre enfants, mes engagements associatifs et d’autres auprès du tribunal pour enfants, je n’en avais pas le temps.
Il me semble que je peux remercier les confinements successifs, parce qu’enfin, je me suis assise devant mon clavier. Et depuis, je ne m’arrête plus !
Nadine : Quelle est la raison pour laquelle tu t’es lancée dans l’écriture ?… Attention, pas de clichés.
Adèle Royon : Inventer des vies, des personnages… quel plaisir ! C’est comme si je construisais une pièce de théâtre que je regardais se jouer devant moi.
Rechercher de la documentation sur des lieux ou des évènements, bâtir le plan et le voir défiler en empruntant parfois d’autres chemins que celui que j’avais tracé, induire des messages importants (comme les violences faites aux femmes, par exemple)… Tout fait partie du plaisir d’écrire.
Nadine : Si tu n’avais pas écrit, qu’aurais-tu aimé faire ?
Adèle Royon : Je crois que j’ai accompli ce que je rêvais de faire : enseigner
Nadine : Quel est le livre que tu aurais plus que tout aimé écrire toi-même ?
Adèle Royon : « Ensemble, c’est tout » d’Anna Gavalda.
Nadine : Quel est le film qui t’a marquée à vie ?
Adèle Royon : Midnight express
Nadine : As-tu déjà eu envie d’arrêter d’écrire ? Et si oui, pour quelle raison ?
Adèle Royon : Non, jamais. Mais je débute comme écrivaine.
Nadine : Quand sais-tu que tu peux écrire le mot FIN ?
Adèle Royon : Quand je suis allée au bout du bout et que je laisse une petite porte ouverte à mon lectorat pour imaginer une éventuelle suite. J’aime les fins heureuses.
Nadine : Dans ton dernier livre, quel personnage pourrait se plaindre de la vie que tu lui as inventée ? Et à l’inverse, lequel pourrait te remercier ?
Adèle Royon : Dans mon troisième roman, à paraître cette année, je pense que l’ex de l’héroïne aurait honte de ce que je laisse entrevoir de lui. J’espère qu’il aurait honte et que si certains se reconnaissent en lui, ils éprouvent le même sentiment et réfléchissent à ce qu’ils pourraient changer.
Alma, l’héroïne, serait certainement heureuse de ce qu’elle va vivre grâce à ma plume ! Elle va pouvoir estimer sa capacité de résilience.
Nadine : Comment choisis-tu le lieu où se déroule l’histoire de ton roman ?
Adèle Royon : La mer est un peu le fil conducteur de mes histoires. Toutes s’y déroulent, quelle que soit la mer. La mer m’inspire beaucoup, même si, pour le moment, elle n’est pas actrice de mes histoires.
Je m’inspire de lieux dans lesquels je vis, de ceux que j’ai visités…
Nadine : Dans tes romans, est-ce que tu penses que les dialogues sont indispensables ? Et si non, peux-tu développer ?
Adèle Royon : Oui ils sont indispensables, mais point trop n’en faut ! Ils donnent du relief aux personnages. Ils différencient les différents registres de langage. Il me semble que l’on a davantage de mal à s’identifier à un personnage muet.
Nadine : Es-tu satisfaite et sereine lorsque tu poses le mot FIN ? Ou bien est-ce que tu trembles de peur ?
Adèle Royon : Je suis satisfaite du travail accompli. Je ne tremble pas de peur. Sans doute parce que je ne gagne pas ma vie en écrivant… J’ai admis que si les critiques ne sont pas agréables, ce n’est pas ma personne qui est visée mais bien mes écrits… On ne peut pas faire l’unanimité, et tant mieux ! Ce serait mortellement ennuyeux !
Nadine : Comment écris-tu une dédicace ? Toujours personnelle ou bien basique ? Ou avec un petit dessin ?…
Adèle Royon : Hélas je n’ai aucun talent en dessin. Je prépare à l’avance des listes de dédicaces et je pioche dedans… J’essaie de toujours rédiger quelque chose d’un peu personnel…
Nadine : Merci pour tes réponses pleines de sincérité. Je te souhaite un très beau succès pour ton prochain roman.